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La Garde d’Esso ne nous assèchera pas…

Écrit par Michel-Pierre Raynaud-Bardon lundi 26 octobre 2015 à 18h05

À tout le moins, la Garde d’Esso, la Matrone de la Place Vendôme, ne tarira pas notre réservoir de mobilisation, notre jauge de détermination marquant toujours complet.

C’est donc gonflés à bloc, et bravant la tramontane qui fait virevolter épitoges et bavettes rouges, que le Barreau de Béziers s’est retrouvé ce lundi devant les grilles du Palais de Justice, pour aborder la troisième semaine de grève, et opérer un blocage temporaire de l’entrée du Palais.

Les discours des différents intervenants, Madame le bâtonnier en tête, trahissaient la détermination sans faille face à Madame Taubira et à son projet scandaleux, et les justiciables qui assistaient aux prises de paroles n’apparaissaient pas hostiles à notre mouvement.

Après un blocage de près d’une heure, les avocats présents se dirigeaient vers la salle du Tribunal Correctionnel qui devint bien vite trop exigüe pour contenir justiciables et robes noires, afin de s’assurer qu’aucun dossier ne serait retenu, fût-ce avec la présence d’un confrère extérieur tentant de snober la grève…

Il est à souligner la marquante unité des robes noires qui en ces moments incertains savent faire face sans faille…

La prochaine étape ? Mercredi prochain, à la Cour d’Appel de MONTPELLIER… Pour montrer à la Garde d’Esso, qui se moque comme d’une guigne de ce « désopilant » mouvement, que nous sommes loin de déposer les armes…

 

Midi Libre

Béziers : toujours en grève, les avocats envahissent la salle d’audience, 26 octobre 2015

 

La grève continue chez les avocats

Écrit par Raphaël Labarre samedi 24 octobre 2015 à 20h32

Accédez à l'intégralité de l'article paru ce jour sur la version papier du Midi Libre.

Journée de mobilisation du Barreau de Béziers…

Écrit par Michel-Pierre Raynaud-Bardon jeudi 22 octobre 2015 à 17h00

Malgré les doucereuses annonces de la Garde d’Esso, le Barreau de Béziers reste plus que jamais déterminé et mobilisé.

Ce jeudi après-midi, les avocats étaient dans la rue pour manifester leur mécontentement face aux desseins délirants de la Ministre de la justice, notamment en ce qui concerne la rémunération plus que rabotée de l’Aide Juridictionnelle.

C’est un cortège nombreux, compact et soudé autour des essentiels de la profession d’avocat qui a arpenté les rues biterroises jusqu’au futur Palais de Justice, où a été déposée une gerbe à la mémoire de la défunte Justice pour tous, mais également des justiciables qui n’auront peut-être pas la possibilité de faire valoir leurs droits si la réforme est définitivement adoptée...

Le cortège de robes noires s’est ensuite dirigé vers la Sous-préfecture où une délégation composée de Madame le Bâtonnier LLADOS-HERAIL, d’anciens Bâtonniers du Barreau de Béziers, et de Madame la Présidente de l’UJA a été courtoisement reçue par le Sous-préfet, qui a pris connaissance des revendications des robes noires.

La manifestation s’est déroulée dans une ambiance sérieuse, mais sereine, alors que les débordements policiers se multiplient. Après Lille, c’est à Boulogne-sur-Mer, et Toulouse, que nos confrères se sont vus déloger, sans ménagements, par les forces de l’ordre…

On a cru que Christiane Taubira ne commettrait pas deux fois la même erreur… C’était surestimer ses capacités…

Sa capacité de nuire, elle, est intacte. Un peu de poudre aux yeux pour faire joli devant les média en retirant le prélèvement des CARPA… Mais le rabotage des rétributions AJ reste !

Vous ne lâchez rien, Madame la Garde d’Esso ? Ça tombe bien, nous non plus !

Midi Libre

Grève : les avocats plaident leur cause dans les rues de Béziers, 22 octobre 2015

Ouest Hérault : en grève, les avocats vont manifester dans les rues de Béziers, 22 octobre 2015

À ma défunte justice pour tous

Écrit par Michel-Pierre Raynaud-Bardon mardi 20 octobre 2015 à 11h01

La Garde d’Esso nous pompe…

Et dans tous les sens du terme… Enfin, presque tous, l’acception la plus crue de la pompe étant exclue de nos propos… Puisque l’Avocat l’a désormais bien profondément dans le valseur… Juste une volte-face…

Ou un retournement, comme Madame le Garde d’Esso à l’habitude de pratiquer, en politocarde rouée aux bassesses, chausse-trappes et autre léchage de pomme de la chose politique… Alors que les robes noires s’agitent dans le Landerneau de la justice, Tata Christiane joue les enjôleuses, les demi-vierges folles, étonnée de voir la révolte gronder comme un matou auquel on vient de marcher sur la queue…

Comment ? Mais pourquoi donc l’avocature piétaille alors que je suis l’ouverture même ? Et de s’épancher dans les media de ce que sa porte est toujours ouverte pour la discussion… Sa porte de service, vraisemblablement, parce qu’on n’a pas eu, nous autres robes noires, l’impression d’une largeur d’esprit panoramique… 

Déjà que les justiciables et le français moyen ne nous porte pas vraiment dans leur cœur dès que l’on s’apitoie sur nos revenus qui se transforment lentement mais sûrement en peau de chagrin, si en plus la Ministre de la Justice s’étonne de notre mouvement, nous sommes définitivement grillés aux yeux de l’opinion.

Le seul moyen de ne pas passer pour des enfants gâtés pourris qui rechignent devant le gâteau à la chantilly ou des nantis qui râlent parce qu’ils vont devoir réduire de huit jours le séjour hivernal à Gstaad, c’est de communiquer, d’expliquer le pourquoi du comment…

Alors quoi ? La mobilisation ? La grève ? Oui, sans doute, puisqu’il faut en passer par là aujourd’hui pour espérer l’œil cathodique… Mais attention !

Attention cher confrère ! On critique l'équipe de France de rugby, mais dans leur genre, les avocats aussi ont oublié d'être collectifs… Faire la grève dans notre coin, défiler dans les rues avec nos robes, des banderoles et des gerbes façon « A ma rétribution d’AJ rabotée, regrets éternels », oui, pourquoi pas… C’est souhaitable, c’est commode… 

Ça sera commode de cadenasser les entrées des palais de justice…

Mais ça n’aura guère de retombées ! Un entrefilet dans le canard local, au mieux un petit reportage bouche-trou sur une antenne régionale ou locale de télévision… Ça flatte l’ego, mais ça ne résoudra pas le problème !

Et le problème, c’est la Garde d’Esso et sa phobie de la robe noire ! Emmerder le justiciable risque de se révéler sur le long terme préjudiciable…

Ce qu’il faut, c’est une mobilisation de masse… Une masse compacte qui trace vers Paris et fait le siège pendant plusieurs jours Place Vendôme, voilà ce qu’il faut !

Foin des bavardages de notre pseudo-représentation nationale qui n’a jamais vu un dossier AJ autrement que dans les manuels de droit !

Soyons collectifs, pour une fois, et déposons au plus vite devant le Ministère de la Justice une jolie gerbe ceinte de la banderole « À la justice pour tous, trop tôt disparue »…

J’ai encore rêvé d’elle… C’est bête mais elle a tout fait pour ça…

Écrit par Michel-Pierre Raynaud-Bardon vendredi 16 octobre 2015 à 9h43

La chanson est connue, mais la ritournelle que nous chante la Garde des Sceaux risque de faire très bientôt déchanter la profession d’avocat…

Sous le couvert de dénoncer un système à bout de souffle qui risque d’imploser d’ici à dix ans, Madame Taubira souhaite imposer une réforme qui est à contre-courant des droits de la défense.

Elle n’est pas, hélas, à son coup d’essai dans ce domaine… 

La Garde des Sceaux entend imposer une participation financière supplémentaire de la profession comme préalable à toute négociation, accompagnée de la perspective de diminution de certaines de ces rétributions, qui n’ont pas évolué depuis plusieurs années. 

Ceci signifie une rétribution moindre du travail fourni par l’Avocat dans le cadre des missions de défense des personnes bénéficiant de revenus modestes. 

Il en découle un risque pour les droits de la défense et le droit d’accès à la Justice de tout citoyen.

Madame le Garde des Sceaux met en avant, pour endormir l’opinion et les professionnels, une augmentation de l’unité de valeur de moins de deux euros, mais omet de parler des « rabotages » effectués sur les rétributions de la garde à vue, des procédures de divorce et de certaines procédures prud’homales. 

Loin d’être bercés par ces faux-semblants, le réveil est particulièrement brutal :

Ces baisses sont de l’ordre de 50 %, voire plus !

Une procédure de référé civil (procédure d’urgence) serait rétribuée à hauteur de 145,00 €, au lieu de 345,00 € actuellement.

La Garde à Vue, où la présence de l’Avocat peut s’étaler sur plus d’une demi-journée, ne génèrera plus qu’une indemnisation de 180,00 €, a lieu de 300,00 €.

Les Avocats disent NON à une telle braderie.

De plus, Madame Taubira souhaite relever le plafond d’admission à l’aide juridictionnelle, afin que davantage de français accèdent à cette aide étatique.

Cette mesure est incompatible avec la prétendue implosion future du système !

En outre, le Garde des Sceaux entend ponctionner à hauteur de 5 millions d’euros, puis de 10 millions d’euros par an, et on ne sait de combien les années suivantes, les produits financiers des CARPA, caisses de règlement dans lesquelles transitent les fonds des clients.

Encore un hold-up étatique, ce qui est fort de café de la part de la Ministre de la Justice !

Face à ces prélèvements supplémentaires inacceptables, et à une inévitable paupérisation de la profession d’avocat, dommageable à l’ensemble des justiciables, face à l’autisme des autorités, il a été décidé que les Bâtonniers cessent dès à présent toute désignation au titre de l’aide juridictionnelle et que les barreaux cessent la mise à disposition des moyens humains et matériels nécessaires au fonctionnement du service de l’aide juridictionnelle.

Pour que vive l’accès au droit pour tous, dans ces conditions décentes !